Acouphènes
Les acouphènes sont des bruits anormaux qui peuvent être à type de bourdonnements d’oreille ou de sifflement, que le patient entend de façon intermittente ou permanente, en l’absence de toute source sonore dans l’environnement. Ils peuvent être uni- ou bilatéraux, simples ou complexes et associés ou non à une surdité. Les acouphènes sont un véritable problème de santé publique. A partir de différentes études épidémiologiques, leur prévalence est évaluée à 1% à 8% de la population adulte. Une enquête portant sur plus de six cents patients acouphéniques a montré de plus que 26 % avaient une altération importante de leur qualité de vie avec des modifications notables du comportement : irritabilité, inquiétude, tension, dégradation du sommeil. L’échec de nombreux traitements, notamment médicamenteux, a conduit quelques équipes à proposer des thérapeutiques fondées sur des concepts radicalement différents.
Tout patient acouphénique nécessite un bilan otoneurologique soigneux chez un médecin ORL spécialisé afin d’essayer
1. de déterminer la cause
2. d’adapter au mieux la conduite thérapeutique.
Physiopathologie
Deux types d’hypothèses ont été proposées comme pouvant être à l’origine des acouphènes : une origine périphérique et une origine centrale.
Examen audiométrique
L’examen audiométrique tonale et vocale, associé à une tympanométrie et à une impédancemétrie, est indispensable. La majorité des acouphènes sont associés à une perte auditive mais 20 à 30% des patients peuvent avoir une audition normale. Ils accompagnent souvent la perte auditive sur les hautes fréquences liée au vieillissement mais aussi la perte auditive secondaire à une exposition au bruit d’origine professionnelle ou durant les loisirs (chasse, concerts).
Au cours de cet examen, le médecin ORL essaie aussi de déterminer la fréquence prédominante de l’acouphène (acouphénométrie). La détermination de la fréquence de l’acouphène aide au diagnostique étiologique. Quand il prédomine sur les fréquences graves, il oriente vers une pathologie de la sécrétion des liquides endolymphatiques. Lorsque sa tonalité est sur les fréquences aigues, il est souvent associé à un scotome unilatéral (perte auditive asymétrique sur une fréquence) dont il faudra préciser l’origine.
Les potentiels évoqués auditifs
Peuvent s’avérer aussi nécessaires afin de détecter un éventuel dysfonctionnement du nerf auditif, comme celui induit par un neurinome de l’acoustique. Les potentiels évoqués otolithiques induits par des sons de forte intensité peuvent orienter vers une déhiscence canalaire quand les ondes précoces (P13-N23) sont asymétriques en amplitude.
Bilan radiologique
Une IRM centrée sur les CAI doit être demandée en cas d’acouphènes unilatéraux associée ou non à une surdité unilatérale, afin de détecter une éventuelle lésion du nerf auditif. Dans certains cas de surdité de transmission, un scanner en coupes fines des rochers peut être utile pour détecter une otosclérose, une atteinte traumatique, ou une déhiscence canalaire.